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Résumé : La fin de la Guerre Froide fut elle un changement de nature du système international ?
1 juin, 2021 | Commentaires fermés sur Résumé : La fin de la Guerre Froide fut elle un changement de nature du système international ?
A l’été 2000, le spécialiste des relations internationales Kenneth Waltz publiait un article dans la revue International Security sur le « changement » du système international célèbré par les libéraux.
Pour Waltz, Les changements du système international ne sont pas nécessairement des changements de structure. La structure conditionne les stratégies possibles des pays et celles qui sont vouées à l’échec. Un changement de structure est une rupture du système international. Il ne faut pas confondre un changement de polarité avec un changement de structure. L’unipolarité américaine est un changement de polarité mais pas de structure, le principe reste l’anarchie du système international.
Waltz examine 3 faits post Guerre Froide que certains spécialistes affirment comme étant des progrès qui ont changé la nature de la politique internationale. Ces faits sont la diffusion de la démocratie, le développement des interdépendances et les institutions internationales. Cependant, selon Waltz ces éléments ne sont pas des modifications structurelles ayant changées la nature de la scène internationale. Celle-ci est toujours anarchique. Ainsi, le réalisme conserve son pouvoir explicatif de la conflictualité.
La causalité de la doctrine de la « Paix démocratique » s’applique dans la mesure où les facteurs de la guerre sont internes aux Etats. Ainsi, un ensemble de démocraties libérales sont moins enclins à lutter par la force les uns contre les autres. Mais, cela n’élimine pas les autres facteurs de guerre par exemple, la guerre économique.
Les Etats les plus puissants des XIXème et XXème siècle sont des démocraties (Grande Bretagne puis Etats-Unis). Leur pouvoir leur a permis d’exercer leur contrôle à l’aide de moyens tant hard que soft power. Ces moyens ont préserver la paix tout d’abord dans le bloc de l’Ouest puis au niveau global. C’est leur puissance qui fut une source de stabilité autant que la nature démocratique de leur régime politique.
Ainsi, les démocraties peuvent aussi se lancer dans des croisades afin de contraindre les autres pays à devenir des démocraties. La Paix démocratique est donc réservée aux démocraties et elle ne s’applique pas au système international. Tous les autres facteurs de guerre ne sont pas concernés par la Paix démocratique.
Selon Waltz, l’interdépendance est un déguisement rhétorique qui favorise l’influence des grandes puissances. Bien que l’intensité des interdépendances varie selon les zones géographiques et les différences économiques, les capacités des Etats conditionnent leur engagement dans ces échanges. Ainsi, une superpuissance qui possède des moyens diplomatico militaires hégémoniques peut appuyer sa consommation pétrolière sur le marché global. Mais, un pays faible n’est pas dans une interdépendance mais dans une simple dépendance où sa sécurité énergétique est une vulnérabilité pour son autonomie politique. Ainsi, l’inégalité de puissance entre les pays conditionne la façon dont ils vont s’engager dans les interdépendances : « Power not very fungible for weak states, is very fungible for strong ones »
Selon Waltz, les organisations internationales ont peu d’autonomie pour influencer les grandes puissances. L’évolution de l’OTAN qui aurait dû disparaitre après la Guerre Froide, illustre le rôle particulier que joue les grandes puissances au sein de ces organisations internationales. Si l’OTAN survie c’est quelle présente un levier stratégique pour l’hégémonie américaine. Les puissances subordonnent les institutions internationales à leurs intérêts stratégiques. La fonction de l’OTAN est « to maintain and lengthen America’s grip on the foreign and military policy of European states. »