Juin
3
Résumé : La quête de puissance ou la tragédie des grandes puissances
3 juin, 2021 | Commentaires fermés sur Résumé : La quête de puissance ou la tragédie des grandes puissances
Selon J. Mearsheimer, dans son ouvrage The tragedy of great power (2001), la compétition sécuritaire entre les Etats n’a pas pour moteur la « nature humaine » mais le caractère anarchique du système international. Cette compétition conduit les Etats à une quête permanente des moyens d’atteindre l’hégémonie, une position de domination qui seule garantie le plus haut niveau de sécurité et l’enjeu est de s’y maintenir.
Les 5 hypothèses réalistes sur le système international sont :
- L’anarchie, il n’y a pas d’autorité supérieure aux Etats ; la société internationale est caractérisée par la possibilité permanente de la guerre.
- Les capacités diplomatico militaire peuvent détruire une collectivité politique. Les Etats sont dangereux les uns pour les autres.
- Un dirigeant n’est jamais certain des intentions d’un autre dirigeant, surtout s’il s’agit d’une grande puissance.
- La survie est le but principal d’un Etat, un Etat cherche à maintenir l’intégrité de son territoire et son autonomie politique.
- Les grandes puissances sont des acteurs rationnels.
Lorsque ces hypothèses sont effectives, l’Etat devient un « power maximazer ». En effet, pour un Etat donné, les grandes puissances du système international sont des ennemis potentiels. La compétition pour la survie n’est pas simplement la concurrence sur les marchés globaux, elle concerne la survie d’une collectivité politique. Dans un système anarachique, chaque Etat ne peut compter, en dernière instance, que sur lui-même. Même si les alliances sont possibles, elles sont temporaires et elles ne sont pas universelles pour couvrir tous les risques. De plus, une alliance n’est pas un principe ou un droit, ce n’est qu’une pratique diplomatique.
Finalement, la meilleure stratégie pour assurer sa survie est de devenir le pôle de puissance le plus important du système. Chaque Etat se focalise donc sur la distribution des capacités de la puissance et il cherche à maximiser sa position. Mais, il n’y a pas de limites à la puissance, ou de position absolue ; ce qui compte c’est l’écart relatif entre 2 positions qui déterminent le niveau de sécurité atteint. Cet écart de puissance entretien chez l’Etat la quête permanente de la maximisation de sa part de puissance. De plus, l’incertitude sur la distribution future de la puissance conduit à rendre cette quête encore plus prégnante pour assurer la survie de l’Etat. La compétition pour la sécurité est une permanence structurante de la société internationale.
Les coopérations sont difficiles à conclure et à faire durer, les Etats ont toujours peur d’être doublé ou dupé par un autre Etat car la coopération est aussi un moyen d’accroitre l’écart relatif entre deux concurrents
Cette situation fait de la position hégémonique le graal de la quête de sécurité. Un hegemon est une grande puissance qui domine toutes les autres puissances. Un hegemon peut être mondial ou régional. C’est une position de contrôle dans le système international. A la fin de la GF, les US sont passés de la position d’un hegemon du bloc de l’Ouest à celui d’un hegemon global.
Mais, il n’existe pas de pouvoir qui domine les autres de façon permanente. Chaque Etat fait des calculs pour arriver à ses fins et non pour construire un ordre mondial pacifique qui n’est qu’une conséquence des stratégies de puissance des acteurs. Ainsi, la position d’un hegemon est nécessairement temporaire.