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Résumé : Francis Fukuyama, “The End of History ?”, The National Interest, 1989
27 juin, 2021 | Commentaires fermés sur Résumé : Francis Fukuyama, “The End of History ?”, The National Interest, 1989
Francis Fukuyama, professeur d’économie politique internationale à l’Université John Hopkins et diplomate américain, ancien conseiller de Ronald Reagan. Il est l’auteur de la philosophie contemporaine de la fin de l’histoire à travers son article et le livre qui en dérive : The End of History and the Last Man, en 1992. L’article s’intitule “The End of History ?” publié en 1989 dans le magazine “The National Interest”.
Cette philosophie s’est développé dans le contexte de la fin de la Guerre froide précipité par l’effondrement des régimes communistes avec la dissolution de l’URSS en 1991 et symbolisé par la chute du mur de Berlin en 1989 quelques mois après la publication de l’article. C’est alors un « nouvel ordre mondial » qui se met en place sous le leadership de la puissance hégémonique américaine.
Thème et thèse :
L’effondrement des régimes et des économies des pays communistes signe la victoire du libéralisme politique et économique sur l’ensemble des idéologies concurrentes (après la victoire du communisme sur le fascisme).
La thèse est qu’après le communisme qui était la principale alternative au libéralisme celui-ci semble être désigné horizon politique indépassable pour tous les pays. Par conséquent, cela signifie la fin de l’Histoire au sens de l’exploration de régimes politiques différents en fonction des conditions de vie des hommes en société.
Ainsi, la démocratie libérale « peut constituer le point final de l’évolution idéologique de l’humanité et la forme finale du gouvernement humain et, en tant que telle, constituer la fin de l’Histoire ».
Cela ne signifie pas la fin des conflits, les démocraties libérales peuvent avoir à lutter contre des pays qui ne sont pas encore des démocraties libérales. Mais, idéologiquement et philosophiquement, la démocratie libérale est un idéal politique ou une « idée régulatrice de l’Histoire » au sens kantien. Cependant, le sens que lui donne Fukuyama semble plutôt emprunté à la sémantique hégélienne et marxiste.
L’effondrement de l’URSS sans confrontation directe avec les Etats-Unis signifie que le régime communiste n’est pas pérène. La nouvelle situation géopolitilque est celle d’une superpuissance désormais hégémonique. Mais c’est surtout la démonstration que la démocratie libérale met un terme à la marche des idéologies politiques. Pour la philosophie politique, l’Histoire en tant que réalisation des principes de liberté et d’égalité à travers la dialectique de la conscience et de sa reconnaissance semble atteindre un état final avec le régime libéral. L’Histoire devient un éternel recommencement.
Plus précisément, le libéralisme a démontré sa supériorité sur l’absolutisme, le fascisme, le communisme et le Marxisme et ses dérivés. A partir de ce constat, Fukuyama reprend la philosophie hégélienne de l’Histoire marqué à l’époque par la victoire de l’Empereur des français à Iéna en 1806 contre la Prusse. Cette situation marquait la victoire par les armes des idées de la Révolution française et leur universalisation. Ces idées se traduisaient à travers l’Etat, institution mettant en pratique les principes de liberté et d’égalité et un système de droits de l’Homme universel avec la généralisation de cette institution politique à l’ensemble de l’Humanité.
Cette vision hégélienne de l’Histoire est hollistique, elle inclut le domaine des idées, la conscience universelle, le monde matériel. De plus, la « victoire » de la démocratie libérale est surtout dû aux performances de l’économie de marché sur l’économie planifiée. La difficulté est la condition nécessaire de cette efficience : le libre échange et l’ouverture des marchés la plus grande possible. Cette supériorité philosophique de la démocratie libérale, n’empêche pas la contestation des autres philosophie politique : facisme, communisme, islamisme, mais elle les disqualifie.
Puis, Fukuayma fait une distinction essentiel entre le libéralisme des puissances européennes du XIXème siècle, compatible à l’extérieur avec l’impérialisme et à l’intérieur faisant face à la lutte des classes avec des moyens anti démocratiques. Le levier de ces caractéristiques était le nationalisme qui permettait de mobiliser la majorité de la population. Le libéralisme post Guerre Froide devient un libéralisme post national marqué par l’élimination des classes et la réfutation de l’impérialisme.Enfin, dans sa dernière partie Fukuyama montre que ce libéralisme post national dissoud les contradictions de la société contemporaine et conduit à cette fin de l’Histoire hégélienne. C’est le défi auquel font face les pays du Tiers monde et nos sociétés modernes issuent du XIXème siècle. Toutefois, la fin de l’Histoire entrainera la fin des luttes idéologiques et l’ennui philosophique sera au cœur de l’activité politique.