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Résumé : Robert Keohane, « International institutions : can interdependence work ? », 1998, Foreign policy
28 juin, 2021 | Commentaires fermés sur Résumé : Robert Keohane, « International institutions : can interdependence work ? », 1998, Foreign policy
Robert O. Keohane, 1941, PhD d’Harvard en 1966, professeur dans les grandes Universités américaines dont Princeton et Harvard.
Dans un contexte d’après Guerre Froide, 3 ans avant l’entrée de la Chine à l’OMC, Keohane défend la pertinence du libéralisme institutionnel pour comprendre et expliquer les rel int post Guerre Froide
Son thème de recherche est le libéralisme institutionnel qui met l’accent sur les org int comme lieu d’élaboration de compromis entre les intérêts des états via des stratégies de négociation et de coopération. Les org int permettent aux participants des interdépendances de stabiliser et développer leurs gains en limitant le risque de confrontation. Ces institutions sont essentielles pour les Etats afin de maintenir la stabilité de l’ordre int. Elles rendent les comportements des états prédictibles. Il a contribué à établir un sous domaine pour l’économie dans les rel int : l’économie politique internationale. Il met en évidence l’émergence d’acteurs transnationaux et le changement de nature des rel int post Guerre Froide.
Thèse : Il s’agit d’analyser les normes et les institutions qui implémentent les règles qui gouvernent les interdépendances. Le poids croissant de ces institutions internationales illustrent leur rôle dans le maintien et l’entretien de l’ordre mondial. Les grandes puissances cherchent à produire des règles pour structurer la société internationale, rendre prédictible les acteurs et favoriser leur propre stratégie d’influence via ces institutions int.
Ces composantes se sont articulées dans le temps. La première période de développement des organisations internationales entre 1919 et 1989, c’est celle du besoin d’établir des lieux de négociation pour les crises et les rivalités entre les superpuissances. Le choc pétrolier illustre cette nécessité d’avoir des lieux de négociation pour la coopération afin d’aborder les problèmes internationaux tant pour les producteurs de pétrole avec l’OPEP qu’avec les pays importateurs et l’AIE. Ainsi, cette période est marquée par une augmentation du nombre d’org int de 30 en 1910 à plus de 1 000 en 1981.
Une ou plusieurs organisations internationales constituent un régimeinternational, ie un ensemble de règles plus ou moins informelles implémentées à travers des institutions, des rencontres régulières, des organes de règlements des disputes, la gestion des problèmes techniques, un secrétariat administratif et un ensemble de savoir-faire qui évoluent vers des règles, des lois et des pratiques.
Quels sont les facteurs portés par ces institutions qui favorisent la coopération et justifie leur présence de plus en plus significative dans la régulation de la société internationale ? Pour répondre à cette question il faut appréhender les org. Int. comme des leviers des Etats. Les institutions permettent aux Etats de coopérer de façon bénéfique en réduisant le coût de production et de mise en œuvre des normes qui accompagnent et rendent possibles la coopération. Les institutions ne pratiquent pas la contrainte réglementaire centralisée, mais elle favorise la réciprocité. La production de règles est un processus participatif des pays membres. Le bénéfice des org int est de réduire les incertitudes des uns au sujet des intentions des autres en traitant les sujets de la même manière dans le temps.
L’effondrement de l’URSS et la fin de la Guerre Froide ouvre une seconde période 1989 – 1995 où les contre arguments à ce cadre d’interprétation du rôle des org int émergent. Pour les supporters des org int, là où l’accord commun de plusieurs membres est nécessaire pour une action collective les org. Int. sont incontournables. Mais, le premier contre argument avancé est le rôle prépondérantde certains membres de ces org. Int. comme condition nécessaire de l’actions collectives. Le second contre argument est la préférence pour les gains relatifs vs absolu. Mais si la négociation concerne plus de deux acteurs, alors les gains relatifs sont incalculables et les basculements de puissances sont improbables, les participants amélioreront leurs gains sans avoir à se préoccuper des autres, ils se concentrent sur les gains absolus et non plus relatif.
Aujourd’hui, c’est sur le thème de la négociation et des croyances des participants que le débat académique est le plus développé. Quel régime rend capable les institutions de favoriser la coopération entre ses membres ?
Les premières variables sont les gains et les capacités. Mais, les procédures sont aussi une variable importante. Elles déterminent ce qui est légitime, acceptable ou non de la part d’un membre de l’organisation. Elles vont donc conditionner l’espace des possibilités alors que pour les réalistes l’anarchie rend l’évantail des mondes possibles beaucoup plus étendu, au-delà de ce que les procédures définissent. Les procédures dévienent et concentrent la tension entre les membres au sein de l’organisation internationale et parfois cela se transformen en débat dans la sphère publique. Ainsi, les institutions dont les membres partagent les mêmes valeurs sont plus cohérentes. Enfin, les institutions dominées par un petit nombre de grandes puissances sont plus actives.