Résumé : Robert Axelrod, « The evolution of cooperation”, 1984

30 juin, 2021 | Commentaires fermés sur Résumé : Robert Axelrod, « The evolution of cooperation”, 1984

Robert Axelrod est Professeur À l’Université du Michigan, c’est un spécialiste de la théorie des jeux et de la coopération qu’il a développé après avoir obtenu son PhD de l’Université de Yale et des études en mathématique à l’Université de Chicago

Robert Axelrod (1943)

Thème de recherche : le concept de coopération à partir de la théorie des jeux. Son ouvrage majeur est “Evolution of cooperation” dans l’extrait concerne les deux premiers chapitres et le dernier

Résumé de l’ouvrage : The Evolution of Cooperation (1984) est un livre du politologue américain Robert Axelrod. Développé à partir d’un article de 1981 sur la coopération d’Axelrod et Hamilton. C’est l’article scientifique le plus cité de tous les temps dans le domaine de la science politique. Son approche de la coopération s’appui sur l’examen des efforts de coopération pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que diverses expériences conceptuelles à l’aide de la théorie des jeux, telles que le dilemme du prisonnier.

Les auteurs commencent par définir leur objectif : « développer une théorie de la coopération qui puisse être utilisée pour découvrir ce qui est nécessaire à l’émergence de la coopération. En comprenant les conditions qui lui permettent d’émerger, des actions appropriées peuvent être prises pour favoriser le développement de la coopération dans un cadre spécifique. L’auteur cherche à établir les motivations et les incitations pour que les agents travaillent ensemble en l’absence d’une autorité centrale qui les oblige à se coordonner.


«Le dilemme du prisonnier» de la théorie des jeux est le cadre de référence de l’analyse.

Pour bénéficier de données expérimentales  et disposer de plus de scénarii où la coopération est l’enjeu des comportements des agents, les auteurs ont créé un tournoi informatique dans lequel la coopération était clairement présentée comme une stratégie possible. Ils ont constaté que les joueurs essayaient toujours d’exploiter le système pour leur propre compte. Ce comportement met en cause l’existence du cadre du jeu. Par exemple, les joueurs peuvent refuser de coopérer et de faire des gains à court terme, mais cela a conduit à mettre fin au jeu. Les règles nécessaires pour que le jeu continue d’exister doivent faire la distinction entre les gains immédiats et le gain commun de pouvoir continuer à jouer le jeu.

Plus précisément, Les auteurs appellent cette situation ou la « survie » du jeu collectif est supérieur au gain propre de chaque joueur. Dans ces conditions, les stratégies qui enrichissent l’agent mais tendent à menacer l’existence du groupe social des joueurs ne sont pas « acceptables ». Quel est l’intérêt de diriger le monde s’il n’y a plus de monde à gouverner ? L’enjeu est donc de déterminer quels scénarios remplissent ces conditions où la stabilité collective est le résultat le plus important avec quelles stratégies de maximisation des gains pour les agents

Cet enjeu se décline sur de grands groupes sociaux, à l’échelle d’un pays et soulève la problématique de comment parvenir à un consensus collectif pour un peuple étant donné sa survie en tant que collectif.

R. Axelrod s’éloigne des situations hypothétiques de jeux informatiques pour identifier des scénarios de la vie politique afin d’enrichir la théorie de la coopération. Par exemple, la Première Guerre mondiale des tranchées. Si chaque armée essaye d’envahir le territoire de l’autre elle subit de grandes pertes. Si chaque armée reste là où elle est, les pertes sont considérablement réduites. Cela n’entraîne pas nécessairement une fin plus rapide de la guerre, mais cela élimine de l’équation la perspective d’un anéantissement presque certain des armées. Afin de rester en vie pour poursuivre la guerre, chaque armée s’est enterrée pour se protèger du feu qui tue ! C’est un exemple du dilemme du prisonnier en action. 

Plus précisément, l’exemple de la guerre de tranchées est plus représentatif de la théorie coopérative que le dilemme du prisonnier. Dans le dilemme du prisonnier nous supposons que les prisonniers sont des complices. La question est alors celle de la trahison. Dans la guerre de tranchées, cependant, les deux parties « coopèrent » malgré le fait qu’elles sont des ennemis.

En plus des expériences sociales, les auteurs examinent un certain nombre d’exemples de la faune où une population survit grâce à la coopération. Fondamentalement, les animaux coopèrent sans l’existence d’un gouvernement central doté de moyens coercitifs dont la fonction est de faire respecter les contrats sociaux. Ces gouvernements coercitifs ne sont pas les moyens les plus efficaces d’assurer la coopération selon l’auteur. Au contraire, la coopération efficace se produit en raison d’un sens partagé de la communauté parmi les agents sociaux.