Résumé : Robert Keohane, Lisa Martin, « The promise of institutionalist theory », 1995, International Security

30 juin, 2021 | Commentaires fermés sur Résumé : Robert Keohane, Lisa Martin, « The promise of institutionalist theory », 1995, International Security

Nous avons présenté le Pr. R. Keohane dans le résumé précédent. Le Pr L. Martin est professeur de Sciences Politiques, spécialiste du rôle des institutions et du paradigme libéral. Elle a obtenu sont PhD à l’U d’Harvard en 1989.

Les libéraux s’attendent a une situation de coopération inter étatique si les états ont des intérêts communs significatifs. L’OTAN et l’UE sont des exemples d’accroissement de la puissance d’institutions dont les menaces à l’origine de leur création ont disparu. Ainsi, elles continuent de jouer un rôle déterminant, elles favorisent la stabilité de l’ordre international post Guerre Froide. C’est un « démenti » aux prédictions des neo réalistes (Mearsheimer) qui avaient prédit un affaiblissement de l’UE et la fin de l’OTAN

Lisa L Martin (1961)

Les institutions sont utiles à la stabilisation des interdépendances et c’est la raison pour laquelle les grandes puissances ont investi en termes matériel/financier/militaire et symbolique pour accroitre leur réputation et leur poids dans ces institutions.

Quelles sont ces justifications pour les grandes puissances, plus précisément, dans quelles conditions les institutions favorisent la coopération ? Des conditions identifiées par les grandes puissances qui les conduisent à privilégier les institutions internationales en matière de coopération plutôt que l’utilisation des moyens diplomatico militaire.

Les institutions internationales ont 4 rôles : 

  • Fournir des informations
  • Réduire les coûts de transaction
  • Elaborer des points focaux de coordination
  • Faciliter la réciprocité des comportements des acteurs

Les institutions contrôlent les effets de la puissance et des intérêts. Elles ont des effets sur la qualité des interactions avec des impacts qui modulent les réactions des pays membres. 

Le rôle des institutions concernent aussi les interdépendances économiques et les enjeux de sécurité associés. Ainsi, la rationalité du « worst case » qui permet de maximiser l’expected utility des décisions face à des conséquences catastrophiques n’est plus un outil des relations internationales. La possibilité d’améliorer le niveau d’information offerte par les institutions internationales permet de sortir de cette logique de rivalité. C’est la possibilité d’améliorer le niveau d’informations des acteurs afin de  sortir de ce cadre décisionnel et d’utiliser une rationalité instrumentale (utilité x probabilité = risque) qui favorise le compromis. L’information échangée au sein d’une institution internationale est alors proche du « renseignement stratégique ».

Hormis les informations partagées les pays membres des organisations internationales les gains relatifs sont une variable importante. Quel est donc le rôle des institutions lorsqu’il y a des enjeux distributionnels ? 

Les gains relatifs sont conditionnés par les facteurs tels que le nombre d’acteurs majeurs. Les gains relatifs sont difficiles à estimer dès qu’il y a plus de 2 états sont concernés. De plus, si les gains absolus sont importants alors les gains relatifs ne sont pas déterminants car ils peuvent être l’objet de négociation ou d’un compromis. Enfin, les institutions fournissent des informations confidentielles sur les quantités de richesses partagées et permettent de rassurer les états que les gains sont partagés de façon équitables dans le temps.

L’accroissement de la rivalité rend les institutions plus importantes dès qu’il y a des enjeux distributionnels. En effet, Les institutions réduisent le potentiel de défection à des fins de coordination. Ainsi les désaccords sur les formes de la coopération sont gérés à travers la construction de points focaux pour atteindre des gains communs et propre à l’interdépendance ce qui renfore la coopération.

C’est la réciprocité qui est au centre du fonctionnement des institutions ainsi que des sources fiables d’information afin de coopérer et d’obtenir les gains associés.